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Mr Henri 1793
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24 septembre 2022

82 - Dans les prisons d'Angers en 1793-1794

82A

Angers était à l'époque une ville située juste après la limite du territoire insurgé, donc hors Vendée Militaire (22 - Qu'est-ce que la Vendée Militaire ?). Cette grande ville fut donc utilisée pour "accueillir" les prisonniers Vendéens... Vendéens pris au combat mais aussi leurs familles emmenées de force de leur village, et toute personne dont le moindre soupçon de rapport avec les Vendéens servait de raison à emprisonner. Un fils ou un frère parti au combat et toute la famille était incarcérée.

Quelques républicains traîtres ou déserteurs y étaient également enfermés.
Il y avait 3 "issues" possibles : la mort en prison, la mort par fusillade, la mort par la guillotine...

82B

Marie-Pierre Francastel eut un rôle majeur dans la persécution d'une population innocente. Après avoir été juriste, procureur syndic puis député, il entre au Comité de Salut Public. Tout comme Robespierre, il sera inflexible et rigoureux et deviendra un modèle du représentant en mission très respecté et influent à l'époque. Admirateur de Carrier l'auteur des noyades de Nantes (26 - Les noyades de Nantes), il sera surnommé le Carrier d'Angers. Il "travaillait" à ce génocide aidé par son collègue Hentz.

On notera le "travail" de Vacheron, officier de la mort. Cet ancien gendarme porté à des fonctions qu'il n'aurait jamais mérité en temps de paix fut un juge destinant presque tous les prisonniers à l'abattoir. Analphabète, alcoolique et même violeur, cet homme a représenté la république ...(!!!). Sa devise ? Aucune pitié !
Malades, femmes enceintes, vieillards, adolescents, enfants, il n'épargnait personne.
Il marquait sur ses listes devant le nom de chaque prisonnier, un F pour fusillade ou un G pour guillotine.
Il allait la nuit dans les cellules des femmes pour obtenir leurs faveurs en échange de leur liberté. Une fois son affaire faite, avec celles qui acceptaient pour sauver leur progéniture, il les faisait fusiller dès le lendemain avec leurs enfants.

La guillotine était placée sur la place du Ralliement, place toujours actuelle. Quant aux fusillades, elles se produisaient au Port de l'Ancre, au Champ des Martyrs d'Avrillé, ou un peu plus loin aux Pont-de-Cé, voire à Doué la Fontaine.

82C

Mais il y avait le supplice d'avant......
Angers, tellement submergée par les arrivages de prisonniers, fut le théâtre d'horribles cauchemars. Le château ne suffisant plus, il fallut trouver des lieux de détention. Tous les bâtiments ceinturés étaient réquisitionnés. Les monastères, les couvents, les hôpitaux...
On dénombrera donc jusqu'à 11 prisons à Angers en 1793.

82D

- Prison de la Citadelle (au château)
- Prison du Bon Pasteur
- Prison des Pénitentes
- Prison du Carmel
- Prison du Calvaire
- Prison du Séminaire
- Prison Saint Aubin
- Prison de la Rossignolerie
- Prison de l'Hôpital
- Prison Nationale
- Prison de la Fidélité

82E

Et en ces lieux morbides, 6055 personnes furent détenues en quelques semaines. Des milliers de prisonniers y trouvèrent la mort, de faim ou de maladies, les autres en sortaient...pour l'exécution...
À l'intérieur de ces prisons, une survie inhumaine...
On y mourrait de la fièvre putride, de la dysenterie, du typhus, de la peste, de la gale et autres maladies dues au manque d'hygiène, de soins et de nourriture. On ne délivre pour toute nourriture par jour et par prisonnier, que 730 gr de pain noir, le plus souvent sale, infecté et pas bon, associé à de l'eau croupie, en contact direct avec des matières fécales. En effet, les prisonniers se retrouvent les uns contre les autres avec un seul seau pour leurs besoins qu'on ne vide que lorsqu'il déborde...et pour "dormir", de la paille, pourrie par l'humidité des cachots. Tout le monde est pris par la vermine, les poux et autres saletés. Aucun change de vêtement, pas de moyens pour se laver, des pustules plein le corps, aucun prisonnier ne pouvait rester indemne suite à ces traitements.
Une odeur insupportable et pestilentielle règne à travers ces murs et les gardiens sont obligés de se garnir le nez de linge mouillé à base de vinaigre.
Ces conditions d'hygiène déplorables seront à la base de morts apportant encore plus de bactéries, de virus et de microbes.
On atteignait le summum de l'indécence de la guerre.

82F

Angers est peu relatée dans les livres sur les Guerres de Vendée, elle fut pourtant une cité qui joua un rôle dans ce génocide.

MG

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